ÉTATS-UNIS : Trump et Biden ont bien failli rester courtois pendant tout un débat
La deuxième confrontation entre les candidats à la présidence a été globalement plus adulte que la première. Ils en ont tout de même profité pour des attaques bien ciblées.
Débat: «Discussion, souvent organisée, autour d’un thème». Il y avait des craintes, après le premier débat présidentiel, que le second n’arrive pas non plus à la cheville de la définition du Larousse. On imaginait que ce nouveau show allait reléguer les moments les plus chauds de l’émission Infrarouge de la RTS au rang de sommet international de la bienséance ou de concours de politesses. Et puis, finalement, le miracle: un débat a eu lieu.
Des précautions avaient été prises: les micros des candidats étaient coupés lors des deux premières minutes de temps de parole de leur adversaire après chaque ouverture de thématique. Ils ont joué le jeu: Donald Trump n’a pas gesticulé pour montrer son désaccord et à peine Joe Biden a-t-il été aperçu en hochant négativement de la tête. On oserait même le dire: ils ont été d’une courtoisie inattendue l’un envers l’autre. Dans la forme, en tout cas.
Une cave et une ville fantôme
Les échanges ont été musclés et les punchlines dégainées avec vigueur. Dans l’exercice, Donald Trump a brillé, toujours avec un langage simple et imagé. «On ne peut pas s’enfermer dans une cave comme Joe le fait pour sa campagne», a-t-il par exemple dit lors de la discussion sur le Covid, faisant allusion à la présence prolongée de Joe Biden dans sa maison du Delaware pendant que Trump enchaîne les événements publics. Il a encore marqué en illustrant les méfaits des lockdowns en parlant de nombreuses personnes qui «se suicident, se droguent ou boivent». Il s’en est aussi pris aux gouverneurs des états démocrates, et surtout à celui de New York. «Ma merveilleuse ville est devenue une ville fantôme», a-t-il estimé.
Biden fait des propositions
Joe Biden, lui, a aussi montré une plus grande énergie que lors du premier débat, toujours en s’adressant régulièrement aux spectateurs en fixant la caméra et en les interpellant par le mot «folks». L’intention est en tout cas de se montrer proche des gens. Parmi les phrases qui auront pu marquer, cette réplique à Donald Trump: «en ce moment, on n’apprend pas à vivre avec le virus, on apprend à mourir avec». Et, contrairement à la première confrontation, il n’est pas resté emmuré dans le piège de ne passer son temps de parole qu’à démonter le bilan de son adversaire: inédit, on a cette fois pu l’entendre faire… des propositions pour le cas où il serait élu.
Mais chassez le naturel, il revient au galop. Alors que les deux septuagénaires devaient s’entretenir sur le thème de «la race en Amérique», la discussion a vrillé en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire aux liens entretenus par Joe Biden le corrompu avec notamment la Russie et l’Ukraine dont Trump l’accuse; sur la réputation de menteur du président et celle d’homme intègre du démocrate comme l’a schématisé Biden: la modératrice a eu fort à faire pour calmer les deux messieurs qui commençaient à se chauffer et à retomber dans leurs travers, ceux-là même qui rendent les débats chauds, inaudibles, mais quand même toujours savoureux.
Source:20minutes.ch
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