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Brésil: en pleine crise, le ministre de la Justice Sergio Moro démissionne

Au Brésil, le ministre de la Justice Sergio Moro, l’ancien juge anti-corruption – après des mois de tensions et de désaccords avec le président Jair Bolsonaro, a démissionné.

Sergio Moro, très apprécié des Brésiliens, a décidé de quitter le gouvernement – alors qu’il y a une semaine, c'est le ministre de la Santé qui avait été limogé par Jair Bolsonaro. En pleine épidémie de coronavirus, qui a tué plus de 3 400 personnes, la crise politique s’aggrave.



La démission du ministre de la Justice a été accueillie par un concert de casseroles dans toutes les grandes villes du pays. Les Brésiliens, confinés chez eux, se sont mis à leur fenêtre, en pleine journée, pour protester contre le départ de Sergio Moro.


L’ancien juge était devenu au fil des années la figure nationale de la lutte contre la corruption, l'un des instigateurs de l'opération Lava Jato, – la caution de sérieux aussi du gouvernement de Jair Bolsonaro. Une figure populaire mais aussi décriée, ses détracteurs lui reprochant d'avoir créé les conditions de l'élection de Jair Bolsonaro en 2018.


Des ingérences de Bolsonaro dans des dossiers judiciaires


Sergio Moro a dénoncé dans une conférence de presse les « ingérences politiques » de Jair Bolsonaro, estimant que le président avait « violé la promesse de carte blanche » qu’il lui avait faite au moment de son entrée au gouvernement. L’ancien juge a accusé le président d’avoir voulu nommer à la tête de la police fédérale « une personne avec qui il aurait un contact personnel », qu’il pourrait « appeler pour obtenir des informations sur les enquêtes » en cours.

Quelques heures plus tard, Jair Bolsonaro a répliqué en conférence de presse – promettant qu’il n’avait jamais demandé l’accès à des investigations policières. Selon lui, Sergio Moro visait en réalité un siège à la Cour Suprême qu’il aurait tenté d’obtenir en faisant pression sur la nomination du directeur de la police.


C’est le renvoi du directeur général de la Police fédérale, souhaité par Jair Bolsonaro, qui a précipité le départ de Sergio Moro du ministère de la Justice. Mais sur Twitter, l’ancien juge anti-corruption s’est défendu écrivant qu’il n’avait jamais utilisé cette « monnaie d’échange ».


La gestion de la pandémie en toile de fond


Sa démission entame encore davantage la crédibilité du gouvernement, déjà très critiqué. Jair Bolsonaro a renvoyé son ministre de la Santé, très populaire lui aussi, il y a une semaine, parce qu’il était favorable au confinement. Le président continue de maintenir son opposition à la quarantaine, pour faire face à l’épidémie.


Avec le départ de Sergio Moro, la crise politique qui frappe le gouvernement devient de plus en plus préoccupante, alors que le système de santé brésilien est en train de s’effondrer face à l’afflux de patients. Il y a eu plus de 400 morts dues au corona virus ces dernières 24h.


Un coup dur pour Bolsonaro selon Armelle Enders


Ce nouveau départ risque de porter un rude coup à la cote de popularité de Jair Bolsonaro qui n’a plus beaucoup d’alliés dans les institutions, selon Armelle Enders, historienne, spécialiste du Brésil, professeur à Paris VIII.



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