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Cameroun - Insalubrité à Yaoundé : La poubelle traine à la porte de la ville

A quelques semaines du début de la CAN Total Energies Cameroun 2021, à la pénétrante sud de la ville de Yaoundé, de l’aéroport international Nsimalen au lieudit Commissariat Odza, plus d’une soixantaine de dépotoirs d’ordures ménagères encombrent encore les bordures et trottoirs de la route.


Ce vendredi 19 novembre 2021, au lieudit Total Nkolnda, un quartier à la pénétrante Sud de ville aux sept collines, une montagne d’ordures a déjà son pied jusque sur la chaussée. Epluchures de maïs, vieux cartons, bouteilles plastiques, déchets alimentaires, vieux vêtements, tout ce qui est bon à cacher aux étrangers s’y trouve exposé. Petite curiosité, entre 9h05 et 09h25, pas moins de cinq riverains viennent chacun à son tour, vider ses poubelles. « Ma part c’est chaque jour que je verse », déclare Ali, employé dans une charcuterie du coin. « Hysacam passe ici deux fois au trop par semaine. Et ce n’est pas suffisant », regrette Boris Ntolo, mécanicien. Non loin de là, en face du snack « Terminale C », une autre poubelle géante fait des grimaces aux paisibles citoyens qui passent sur cette route. Heureusement, les plus fragiles trouvent dans ce vidoir, la plaque d’un centre de santé du coin, bien retenue au sol par les ordures.


« Médecine générale, pédiatrie, gynécologie et obstétrique, chirurgie et planning familiale », peut-on lire. Plus loin, au lieudit « Plaque L&B », populations et autorités municipales sont à couteaux tirés dans un dépotoir. En effet, c’est au pied d’une plaque de la mairie sur laquelle il est écrit en rouge sur blanc « Interdit de jeter les ordures par terre. Sous peine d’amende » que les riverains vident allégrement leurs sceaux de poubelles, à longueur de journée.


Mais alors, comment comprendre cette situation ? « La question que je vous retourne est de savoir comment expliquer qu’un quartier comme celui-ci soit sans bac à ordures », réagit Joseph Ateba, laveur. Autre lieu, autre façon de témoigner son attachement aux ordures. Au lieudit « Borne 12 » au quartier Odza, alors qu’une plaque clame tout haut la fierté du Cameroun à accueillir la CAN, une poubelle à même le sol ricane tout bas avec ses ordures qui attendent tranquillement au garde-à-vous, les différentes délégations à partir du mois de janvier. Ainsi se présente la route par laquelle on entre à Yaoundé, venant de l’Aéroport et ou d’Ebolowa, Mbalmayo.


Des ordures et tout ce qui est salissure ! Situation identique sur par l’entrée de la Nationale N° 3, sur la route de Douala.

De manière générale, sur cette route qui mène à l’Aéroport Nsimalen, en passant par Odza, franges, fange, vidanges et détritus, obstruent et dérangent. Impossible de faire 50 mètres, sans un tas d’immondices. En réalité, à partir du carrefour Nsimalen à celui de Messamendongo, dans l’arrondissement de Yaoundé IV, l’on dénombre au moins, 60 tas d’ordures ménagères étalées à même le sol, et en bordure de route.


Tel est le décor planté pour accueillir les visiteurs. Pourtant dans 50 jours, la cité capitale du Cameroun aura dans ses murs d’illustres personnalités d’Afrique et du monde qui viendront peut-être pas seulement vivre de près, la CAN Total Energies 2021, mais aussi visiter le pays de Paul BIYA, de Roger Milla, et Samuel Eto’o. Cette ville est par ailleurs celle qui doit abriter les rencontres des pays logés dans de la poule A où figure le pays hôte.

Bien plus, ce visage que présente actuellement cette partie du siège des institutions contraste avec les assurances données, il y a deux jours par le patron des Sports. A l’Assemblée nationale le 18 novembre dernier, dans le cadre d’une séance d’échanges sur les préparatifs de la CAN, le Ministre des Sports et de l’Education Physique, Narcisse Mouelle Kombi, l’a bien martelé : «Le Cameroun est pratiquement prêt à accueillir la compétition ». Mais dans la ville de Yaoundé, une telle déclaration aurait encore du mal à se justifier à partir même des entrées de cette métropole dans laquelle évolueront le Cameroun, le Burkina Faso, le Cap Vert et l’Ethiopie dans le groupe A.



Pour mémoire, à la fin du mois d’octobre, réclamant des mois de salaire impayés et de meilleures conditions de travail, les employés de la société d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ont observé une grève caractérisée par l’abandon des ordures dans les quartiers de la Yaoundé et Douala. Mais après une semaine de débrayage, l’on a observé une reprise de la collecte des ordures. Cependant, au regard du léger changement enregistré dans le périmètre urbain, les périphéries quant à elles, croulent encore sous le poids des déchets. Et si les entrées de la ville sont concernées comme c’est le cas les pénétrantes sud de la cité capitale, c’est dire que c’est toute la ville qui reste ternie. Autant le dire, et pour reprendre plusieurs acteurs, la réussite de l’organisation de la CAN 2021 ne devrait pas seulement se miser sur les plans infrastructurels et hôteliers. Car elle dépend aussi de la santé environnementale. Et, qui dit santé de l’environnement, dit aussi changement de mentalités. Et ce n’est qu’ainsi que « La CAN sera sucrée ».





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