Climat politique : qui pour faire le consensus entre Biya et Kamto ?
Après la présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun, le déni d’entente entre le vainqueur et le vaincu bloque depuis trois la stabilité et l’image du 237.
Dans le fond, le pic de l’antagonisme après cette fameuse élection présidentielle de 2018 est sans contexte, la mise à sac des ambassades du Cameroun en France et en Allemagne. Les effigies du président de la République seront copieusement profanées. Dans cette affaire, c’est le Mrc qui est pointé du doigt. Pour les défenseurs du régime de Yaoundé, c’est le premier coupable.
Ainsi, il faut noter que trois ans après le résultat des présidentielles, le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre les deux camps politiques. « Les partisans de Paul Biya se distinguent de ceux de Maurice Kamto, deux camps qui structurent la vie politique au Cameroun depuis 2018. Les ténors comme Ni John Fru Ndi et le Sdf, autrefois le cauchemar du régime s’est éclipsé tout comme Bello Bouba Maigari qui s’est rangé dans les bonnes grâces du régime », relève le journal Le Messager en kiosque ce mercredi 14 juillet 2021.
Mrc
Avec l’effacement de ces opposants, le pouvoir a entrepris sereinement sa paisible navigation jusqu’à l’abrupte entrée en scène de Maurice Kamto en 2018, comme un vent qui surprend le marin dans la mer. On n’est plus jamais sorti de l’auberge. Quelques faits éclairent à suffisance cette situation. Pour cela, le 28 février 2019, Maurice Kamto est arrêté à Douala, incarcéré pendant 8 mois en compagnie de ses alliés et de ses partisans. Chose qui a déchainé une passion d’antagonismes tous azimuts au sein de la l’opinion publique. Le Grand dialogue convoqué par le président de la République du 30 septembre au 4 octobre 2019 viendra entériner leur élargissement le lendemain.
On était dans cette situation de refus de communiquer entre les deux partis, que sept partis politiques regroupés autour du Mrc appelèrent à une mobilisation à travers le monde, en l’occurrence les marches pacifiques pour demander un cessez-le-feu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la réforme du système électoral. Le pouvoir réagit en arrêtant les marcheurs car la manifestation était interdite. Par ailleurs dans les principales artères des grandes villes, le pouvoir a mobilisé de grands moyens. Encore un spectacle qui explicite un déni de communication entre les deux camps. Nouvelles vagues d’arrestations dont certains, au nombre de 156 comme le déclaré le Mrc, sont toujours en prison. On y compte le trésorier du Mrc, Alain Fogue Tedom et le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack.
Kamto
Le 20 septembre 2020 déjà, deux jours avant les marches, un blocus était initié à l’entrée de la résidence de Maurice Kamto par les Forces de l’ordre. Elle sera levée que le 9 décembre 2020, trois jours après la tenue des premières élections régionales. L’an 2021 n’a pas apporté́ de grands faits d’armes entre les deux camps jusqu’à ce qu’en juillet, la diaspora se mette en scène dans sa manifestation du 3.
« Et voici que pour rendre les choses plus vives, le calendrier présidentiel conduit Paul Biya à Genève alors que personne n’a oublié dans quelles conditions il y est parti, il y a un an jour pour jour. Un accident de calendrier, le fait que le président de la République aille en Europe précisément au moment où la diaspora se réunit vent debout contre lui? Difficile à comprendre mais la suite de son séjour permettra d’apprécier toutes les subtilités », conclut le journal.
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