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Crise anglophone : HRW accuse l’armée de « meurtres » et de « disparitions » dans le Nord-Ouest

Dans un nouveau rapport publié ce jeudi 11 août 2022, Human Rights Watch (HRW) accuse l’armée camerounaise de « meurtres » et de « disparitions » dans la région en crise du Nord-Ouest. « Des soldats camerounais ont sommairement tué au moins 10 personnes et commis plusieurs autres abus entre le 24 avril et le 12 juin lors d’opérations anti-insurrectionnelles » dans cette partie du pays, affirme l’ONG de défense des droits de l’Homme.



Elle affirme également que « des soldats ont brûlé 12 maisons, détruit et pillé des centres de santé, détenu arbitrairement au moins 26 personnes et en auraient fait disparaître de force quelque 17 autres ».






HRW évoque notamment « une opération de représailles contre une communauté soupçonnée d’abriter des combattants séparatistes » menée le 1er juin dernier par des soldats du 53e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) dans le village Missong, et qui a abouti à la mort de neuf personnes, « dont quatre femmes et une fillette de 18 mois ». Le 7 juin dernier, l’armée a reconnu avoir tué neuf civils dans la « réaction inappropriée » d’un détachement du 53e BIM « en mission de recherche d’un camarade porté disparu » à Missong, dans le département de la Menchum.


« Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au refus de coopération des villageois hostiles et craignant le pire pour eux-mêmes et leur camarade disparu, les soldats (…) vont faire usage de leurs armes », avait déclaré, dans un communiqué, le chef de la division de la communication du ministère de la Défense (Mindef), le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack. Ce dernier indiquait alors que comme « mesure conservatoire », les « 4 militaires (…) ont été démobilisés (…) et mis aux arrêts à la compagnie de gendarmerie de Bamenda ».









L’armée camerounaise a déjà reconnu des bavures dans le cadre de ce conflit, assurant toutefois que des mesures sont prises pour veiller à ce que « les exactions qui peuvent être perpétrées par quelques soldats égarés fassent systématiquement l’objet d’enquêtes et aboutissent le cas échéant à des sanctions appropriées», suite aux instructions du chef de l’État. Les militaires et les groupes séparatistes sont régulièrement accusés par des ONG internationales et l’ONU de commettre des exactions contre les civils dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, théâtres d’un conflit sanglant depuis 2017. Dans son rapport, HRW indique également avoir documenté de « graves abus » commis par les combattants séparatistes pendant la même période, « notamment des meurtres et enlèvements de civils, ainsi que des attaques contre des élèves, des enseignants et des écoles ». Le 27 juin, l’ONG avait réclamé des poursuites contre les combattants séparatistes coupables d’exactions et de crimes sur les civils.

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