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ETATS-UNIS - Trump en campagne: «Maintenant je peux être vraiment méchant!»

Reprenant les mêmes formules et codes qu’en 2016, le président américain électrise ses partisans lors de ses meetings en flirtant constamment avec la ligne rouge.


«We love Trump! We love Trump! We love Trump!".


La foule de casquettes rouges rugit. Donald Trump savoure. Le show bat son plein.

Assister à un meeting du milliardaire républicain, c’est retrouver une atmosphère familière avec ses rituels, ses classiques, ses codes.


Ils sont, pour l’essentiel, les mêmes qu’en 2016, ce qui donne parfois l’étrange impression d’un voyage dans le temps, même si Joe Biden a remplacé Hillary Clinton comme candidat démocrate.


Durant ses huit années à la Maison Blanche, Barack Obama a changé. Ses tempes sont devenus grisonnantes, son visage s’est émacié. Donald Trump, de 15 ans son ainé, veut, lui, offrir une image immuable.

La même couleur de cheveux, la même coiffure (source d’intenses spéculations dont il a fini par faire lui-même un sujet de plaisanteries). La même cravate rouge.

A 52 jours de l’élection, il était samedi soir à Reno, dans le Nevada.


L’ENTREE EN SCENE


Après une longue attente musicale, avec Billie Jean de Michael Jackson toujours en bonne place, la phrase tant attendue tombe: «Mesdames et messieurs, le 45e président des Etats-Unis, Donald J. Trump!".


Large sourire, l’ancien homme d’affaires de 74 ans entre en scène au son du très patriotique «God Bless the USA» de Lee Greenwood, icône de la country music.

Le refrain, entêtant et nostalgique, donne le tempo.

Les couplets, sur une mélodie plus douce, offrent au président-candidat l’occasion de prendre possession des lieux.


«Depuis les lacs du Minnesota aux collines du Tennessee, à travers les plaines du Texas, (...) de Detroit à Houston, en passant par New York et L.A., il existe une vraie fierté dans le coeur de tous les Américains.»

L’ancien animateur de télé-réalité applaudit, désigne de l’index quelqu’un dans la foule, serre longuement le poing de la main droite en signe victoire.

Il se rapproche du podium, ajuste le micro de la main gauche, et se lance: «Magnifique! Quelle foule!»

LE JEU AVEC LA FOULE

Donald joue la carte de la complicité avec le public. C’est son talent, son atout maître.

Au beau milieu d’une phrase, il s’interrompt brutalement: «Je vais vous dire un truc, vous êtes une foule fantastique!"

«Vous êtes mon style. On s’aime!", lâche-t-il un peu plus tard.

Ces meetings sont le lieu de toutes les approximations, exagérations et contre-vérités. Personne, sur place, ne lui en tient rigueur.


Au détour d’une phrase, il évoque, contre toute évidence, «des dizaines de milliers de personnes le long des routes» avant son arrivée.

Ses propos agressifs sont les plus attendus. Jusqu’où ira-t-il? Quelle ligne rouge franchira-t-il?

Dénonçant les attaques dont il fait l’objet de la part des démocrates, il tonne. «C’est une honte! Mais vous savez ce qui est bien du coup? Maintenant je peux être vraiment méchant!".

La foule exulte.


«DARLING": LES DIALOGUES MIS EN SCENE


Sur scène, le milliardaire républicain joue des saynètes.

Il fait tenir à des personnages des propos flatteurs le concernant. Impossible de dire s’ils existent où s’ils servent juste la mise en scène.

«J’ai un ami, un type très intelligent. Il m’a dit: tu dois vraiment être l’homme le plus honnête qui soit pour avoir traversé toutes ces années d’enquêtes et d’investigations».

Un autre dialogue surgit lorsque Donald Trump moque son adversaire, systématiquement affublé du surnom de «Sleepy Joe». Il invente un échange entre le candidat démocrate et sa femme.


«Chérie, s’il te plait, je veux aller au lit. Je suis épuisé, j’ai fait un discours hier...»

«Mais chéri, ils t’ont donné les questions et les réponses à l’avance...»

«Je sais, mais c’était fatiguant pour mes yeux...»

Le public en redemande à grands cris.


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