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Par la Rédaction

Incarcération : les misères d’un Camerounais à Kondengui

A en croire sa famille, son avocat et autres proches, l’arrestation et l’incarcération au Cameroun de Wilfried Siewe, ingénieur à Siemens en Allemagne dépassent tout entendement. Ce d’autant plus que de nombreuses dérives sont à regretter dans la procédure judiciaire. Une vidéo relative à cette affaire fait en ce moment le buzz sur les réseaux sociaux.


Wilfried Siewe est un citoyen allemand, d’origine camerounaise détenu en prison au Cameroun. Il est marié et père de 2 enfants. Responsable de projet chez Siemens en Allemagne, son incarcération lui a fait perdre son emploi. Sa famille est dans le désarroi total et surtout indignée par les circonstances . de l’arrestation de Wilfried, mieux les chefs d’accusation à lui reprochés.


A la lecture d’un lien sur Naja TV de Jean Bruno Tagne, nous apprenons que les déboires de ce compatriote remontent au 27 février 2018 alors qu’il était en vacances au Cameroun. Ayant confirmé les places de sa femme et de ses enfants dans l’avion retour, des témoignages de son épouse et de son avocat rapportent que Wilfried sort faire des photos de la ville de Yaoundé pour ses enfants. C’est à ce moment qu’il est interpellé.


Dans le procès-verbal d’accusation dressé contre lui, il est écrit : «préparatifs dangereux», peut-on lire sur Wikipedia. Les policiers mentionnent, comme circonstance aggravante, avoir trouvé dans son sac-à-dos des exemplaires de «L’urgence de la pensée» de Maurice Kamto et de «Monnaie, servitude et liberté» de Tchundiana Pouemi… Il est condamné à un an de prison par le tribunal militaire pour «insurrection, complicité de destruction de biens et rébellion».


Après une mutinerie à la prison centrale de Kondengui, il est accusé d’y avoir participé et de nouveau condamné à trois ans de prison ferme. Wilfried Siewé affirme avoir subi des sévices corporels à la prison centrale de Kondengui où il a été transféré le 1 mars 2019. Depuis 2018, sa famille et lui vivent un cauchemar.


Dérives judiciaires ?


Pour se proches et son avocat, leur douleur est si intense au regard de ce qu’ils appellent mensonges judiciaires. «L’histoire de Wilfried commence lorsqu’au moment de son départ, il décide de visiter des lieux qu’il n’a pas encore eu l’occasion de visiter. C’est ainsi que le jour-j, pour archives, il se rend à la poste centrale fait des photos. Il est repéré par un agent du GSO sans le savoir. Puis il monte à l’ancien Palais présidentiel et fait des photos. C’est là où il est interpellé et conduit au commissariat.


A ce moment, il a déjà ses billets de voyage et doit simplement se rendre à l’aéroport avec sa famille. Lorsque sa femme apprend cela, elle pense que tout va s’arranger, il s’agit d’une affaire de photos. Que non. La situation se dégrade», raconte avec précision et certitude un de ses proches, un lanceur d’alerte.


Sur la toile, ce dernier écrit: «les enquêteurs disent avoir retrouvé dans son téléphone des vidéos des casses des ambassades qui ont pourtant circulé dans toutes messageries de Camerounais et voient des conversations sur le Cameroun. Cerise sur le gâteau au moment de son arrestation, il venait d’acheter deux livres: celui de Maurice Kamto: l’urgence de la pensée et Tchuinjang Pouemi: Monnaie, servitude et liberté. Suffisant pour les enquêteurs de le placer en détention provisoire à Kondengui.


Au moment de l’enquête n’ayant rien trouvé l’impliquant directement dans l’activisme dans la diaspora après avoir fouillé tout son téléphone, les enquêteurs vont coller des bouts de discussions pour fabriquer des conversations qui lui seront attribuées afin qu’il soit accusé d’hostilité à la patrie, dégradation des biens et outrage au chef de l’Etat. Avant d’arriver à Kondengui il sera sauvagement torturé par les forces de sécurité», peut-on lire sur la toile.


Ce qui choque davantage Pour les tenants de cette thèse, Wilfried serait victime d’une affaire montée de toutes pieces. N ayant pas bénéficié de l’arrêt des poursuites ordonnés par le Chef de l’Etat en octobre 2019 contre Pr Maurice Kamto et des militants du MRC car en août 2019, il était condamné à trois ans de prison dans le cadre de la mutinerie à la prison de Kondengui, dit-on «que ce soit lorsqu’il a été placé en détention à Kondengui ou dans le cadre de la condamnation absurde pour les émeutes, Wilfried Siewe n’a jamais été entendu par un juge.


C’est-à-dire qu’aucun magistrat camerounais n’a jamais écouté la version des faits de ce monsieur. C’est quand même incroyable. Jetez un individu en prison comme cela sans même l’entendre Lors de sa condamnation, Wilfried n ‘est pas passé au tribunal car le procureur n’avait pas signé d’ordre d’extraction II a donc été condamné en -son absence Le crime suprême de cette affaire rocambolesque: le juge dans sa décision va attribuer à Wilfried Siewe des propos qu’il aurait tenu dans son tribunal alors qu’il n’a jamais vu ce dernier».

A ce jour, son épouse, son avocat et de nombreux proches continuent de se mobiliser en Allemagne pour réclamer que justice soit enfin rendue et que ce père jugé innocent par les siens, recouvre sa liberté.

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