L'Urgence de la Pensée de Maurice Kamto: Le livre qui fait temps de mal au régime Biya
"L'absence de la pensée ou plus exactement d'une pensée libérée est la cause premiere de notre dérive collective."
" Je ne connais de culture rayonnante ni de civilisation florissante qui n’aient été bâties par et sur la pensée. Les empires de simple conquête durent le temps que dure la puissance des armes mais les empires de culture sont pérennes à travers l’éternité de la pensée : ils survivent à l’effondrement de leur substratum politique et militaire."
C'est en Aout 2007, à la fin de ma 2ème année à l'université, et de retour au Cameroun pour les vacances, qu'un jour en fouillant la bibliothèque de la maison, je tombe sur cet œuvre qui m'interpelle par son titre : l'Urgence de la Pensée! Cet après-midi là j'ai commencé à lire ce livre du Pr Maurice Kamto, et je ne l'ai que fermé 3 jours après.
Ce livre m'a interpelé en tant que jeune camerounaise, et jeune africaine, a pensée au développement de notre nation. C'est ce livre qui a inspiré ma thèse de fin d'année à Hopkins: Pensée le développement Africain (avons nous pensée à notre modèle de développement véritable? sans toute fois faire du copié-collé de l'occident?). C'est également les germes que ce livre à semé en moi, qui m'a poussé à structurer mon ONG Harambe-Cameroon, autour de la pensée: si on inspire et stimule la jeunesse camerounaise à penser au développement de notre pays, par des propositions de solutions a nos problèmes, nous pourrons atteindre un objectif et un niveau de progrès, beaucoup plus haut que notre position actuelle. Car, comme le Professeur Maurice Kamto le dit si bien dans son ouvrage, il y' a urgence de la pensée par ce que TOUT est à pensée, mais rien est encore pensée.
Alors, je voudrais partager avec vous des extraits du livre, que j'avais noté il y a quelques années, pour vous donner une idée du contenu puissant de cet ouvrage, et vous inciter à l'acheter.
Ce qui urge c'est Le démentellement des structures mentales de résignation... "de démonter un à un ... les mécanismes subtils de psychologie collective par lesquels tout un peuple intériorise progressivement les valeurs mêmes qui l'oppriment." - Paulin J. Houtondji
Nous avons besoin d'une dépollution des esprits, d'une purification morale.
Il y a urgence de la pensée par ce que rien n'est encore pensée, alors que tout est à penser.
"Bien pensée en Afrique c'est savoir couler ses élucubrations dans le moule du discours officiel." p.14
"notre plus grand triomphe est d'avoir su bâtir une civilisation de l'immédiat et du provisoire." p.15
"Comment expliquer que tant d'aides déversées sur nos terre depuis une trentaine d'années n'aient pu servir d'humus à notre développement?" p.15
- En définitif, la survie d'une civilisation dépend... de sa capacité à se renouveler par la pensée. - La pensée est, partout et toujours, le moteur de la dialectique sociale, ainsi que le levier et le levain de la démocratie.
"Tout progrès commence par une abolition, toute réforme s'appuie sur la dénonciation d'un abus, toute idée nouvelle repose sur l'insuffisance démontrée de l'ancienne." - Pierre Joseph Proudhon
.... Je prétends des lors que le désert de la pensée qui gagne l’Afrique singulièrement depuis les indépendances, est la cause essentielle de la déliquescence de ses cultures, de la ruine de ses civilisations, de son enlisement matériel. Plus qu’une urgence d’aide financière, il y a, pour ce continent sinistre, urgence de pensée, par ce quelle seule peut accomplir l’indispensable révolution des esprits et libérer le génie embastillé de nos peuples. (p.18)
… La prouesse prodigieuse de l’état africain post-colonial, c’est d’avoir pu faire regretter la période coloniale. Tragique performance qui nous réduit à rêver nostalgiquement d’une ère que nous vomissions hier a pleine gorge.
Sais-t-on le prix des colères contenues, des cris ravalées, et des humiliations tués? Sait-on ce qu’il en coûte d’assister au spectacle poignant de l’effondrement de son pays sans pouvoir susurrer même ce que l’on en pense.
"Si la religion est, comme l'a prétendu Marx, l'opium du peuple, alors le parti unique est la cocaïne des nations. Avec la particularité qu'il tue sans overdose." p.25 - Victime de a bêtise... le peuple ...se grise de la drogue dure des slogans politiques, il se nourrit des mots.
On ne peut avoir une saisie parfaite de la capacité destructrice de tels régimes, du tort qu’ils ont faits à l’intelligence, des dommages qu’ils ont causes à la pensée. 25
Il faut s’abstenir au nom d’une morale de la nécessité, comme s’il y avait plus nécessaire a l’existence que la pensée. 29
Ce qui heurte en Afrique ce n’est pas le tiraillement de l’intellectuel entre le travail de l’esprit et l’attention qu’il porte a sa condition existentielle ; ce n’est pas l’affrontement entre le générique et le génétique.
C’est le parti pris (définitif ?) pour la quotidienneté ; c’est le triomphe (irréversible ?) du sens de l’esprit ; c’est l’absence de mise en perspective. Si nous en avions je dirais que nous ne vivons que de pain. Mais en fait nous ne vivons de rien.
Nous vivons de manque et nous rêvons (tous ?) d’avoir le plus possible. Toujours plus et a n’importe quel prix. 32
Olivia Mukam-Wandji.
Ce livre est disponible aux édition Presses universitaires d'Afrique . Et bientôt au format numérique.
Au niveau de la diaspora, ce chef d'oeuvre est disponible à la FNAC, Amazone etc.. et dans plusieurs librairies.
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