Ngarbuh : l’Elysée rejette les arguments du gouvernement et exige des sanctions
Au Cameroun, beaucoup voient d’un bon œil, la visite de l’ambassadeur de la France au Cameroun à Paul Biya. Ces images de la rencontre diffusée sur la télévision nationale Crtv est présentées comme la preuve d’une fructueuse et enrichissante collaboration entre les deux pays.
Et pourtant l’émissaire d’Emmanuel Macron était porteur des messages qui fâchent. La France demande à Paul Biya de retrouver les auteurs des massacres de Ngarbuh. « Nous avons également abordé la situation dans la Nord-Ouest et le Sud-Ouest ; à cet égard, nous avons évoqué la tragédie de Ngarbuh et notamment l’identification des responsabilités, comprendre ce qui s’est passé », a déclaré Christophe Guilhou. A travers ces propos, la France remet une de plus en cause les versions officielles de l’incident du 14 février servies par le gouvernement et l’armée camerounaise. Alors que Etouti persiste et signe qu’il n’y a jamais eu de massacres Ngarbuh, l’ambassadeur de la France au Cameroun soutient devant Paul Biya qu’il y a bel et bien eu une « tragédie de Ngarbuh ». Après avoir utilisé des canaux peu appropriés pour jeter du discrédit sur Paul Biya lors de l’ouverture du salon de l’agriculture à Paris, Emmanuel Macron passe à l’offensif diplomatique. La semaine écoulée, l’Elysée avait confirmé l’appel téléphonique entre Biya et Macron. Cette semaine, le président français a envoyé son émissaire à Etoudi afin que les auteurs des massacres soient identifiés et sanctionnés. Pour rappel, le gouvernement a longtemps nié les faits (massacres d’enfants et femmes enceintes) qui lui sont reprochés. Paul Biya a cependant ordonné la semaine écoulée une enquête dont le rapport devrait lui parvenir dans quelques heures. Plusieurs sources bien introduites dans le sérail, indiquent le président de la République qui attache un prix à sa réputation à l’international serait prêt à sacrifier quelques-uns de ses proches (notamment dans l’armée) pour faire plaisir à la France et à la Communauté internationale qui ne cessent de lui mettre la pression.
SOURCE:CAMEROONWEB.COM
