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Pouvoir exécutif : bras de fer entre Louis Paul Motaze et Ferdinand Ngoh Ngoh

Le magazine hebdomadaire Jeune Afrique revient dans son édition consacrée à une longue série sur le Cameroun, sur le bras de fer noté au sein du pouvoir. Si Paul Biya règne en maître, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, s’affrontent pour des positions de rente et d’influence, renseigne le média panafricain.

Ce dernier de rappeler que quelques semaines avant son arrestation, le 6 mars 2019, Alain Edgar Mébé Ngo’o avait reçu un carton d’invitation pour le soixantième anniversaire du ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Il était recommandé aux convives, tous triés sur le volet, de se présenter en tenue de ville blanche. Convaincu qu’un complot se tramait contre lui, l’ancien ministre (de la Défense, puis des Transports) n’a pas répondu à l’invitation. Dans la ville, le bruit de ses ennuis judiciaires courait, et nul mieux que lui savait qu’il n’y aurait trouvé que des sourires hypocrites.


Accusé de détournement de fonds publics et de corruption, Mébé Ngo’o est détenu à la prison centrale de Yaoundé depuis bientôt un an. Aujourd’hui encore, cet homme qui fut l’enfant gâté du régime demeure convaincu que le chef de l’État n’avait pas été informé de son embastillement et que sa chute a été orchestrée par ses rivaux. Il faut dire que, au-delà même du fond du dossier, sur lequel la justice aura à trancher, l’hypothèse est plausible: Paul Biya, 87 ans, paraît avoir pris tant de recul que chacun pense pouvoir en tirer parti et semble avoir concédé à certains de ses proches une telle influence que plus personne ne sait aujourd’hui à qui attribuer la paternité des décisions annoncées depuis le Palais.


Tout-puissant ministre des Finances, ce neveu de feu Jeanne-Irène Biya, pratiquement élevé par le couple, est lui aussi régulièrement cité comme un prétendant au pouvoir. Ex-ministre de l’Économie, maître d’oeuvre des grands travaux d’infrastructures, Motaze a perdu des points face à son adversaire quand le pilotage des chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) a été confié à une cellule logée à la présidence et cornaquée par Ngoh Ngoh. On parle d’un investissement de 1000 milliards de FCFA.


Mais le vent a paru tourner en sa faveur quand, à la fin de novembre 2018, prenant acte des retards, la Confédération africaine de football a retiré au Cameroun l’organisation de la CAN 2019. Depuis, les deux hommes se renvoient la responsabilité du fiasco, et, comme souvent en pareille circonstance, le président a décidé de ne pas trancher. Il a maintenu Motaze aux Finances et renforcé Ngoh Ngoh avec un titre de ministre d’État.


Le chef du gouvernement également concerné ?


Ce conflit au sommet de l’État implique aussi le Premier ministre. Un bras de fer opposait Joseph Dion Ngute au secrétaire général de la présidence à propos de la nomination des directeurs généraux des entreprises publiques. Le chef du gouvernement a demandé que les ministères de tutelle lui fassent parvenir des propositions en vue du remplacement de ceux dont le mandat (d’une durée maximale de neuf ans) arrivait à son terme.


Mais Ngoh Ngoh s’est empressé de lui rappeler que la nomination des directeurs généraux relevait de la compétence exclusive du président de la République. Sauf qu’à Yaoundé l’on sait que de nombreux promus à la tête des directions générales et à la présidence de conseils d’administration portent la marque de ce proche collaborateur plutôt que celle du chef de l’exécutif.




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