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Présidentielle en Côte d’Ivoire : l'opposition veut former "un gouvernement de transition"

Deux jours après l'élection présidentielle, l'opposition ivoirienne a annoncé la création, lundi, d’un "Conseil national de transition". Mais pour le parti du président Alassane Ouattara, il s'agit "d'une provocation". La Commission électorale indépendante doit rendre public le résultat du scrutin dans les prochaines heures.



En Côte d'Ivoire, l'opposition "annonce la création ce jour du Conseil national de transition […] présidé par Henri Konan Bédié. Le Conseil a pour mission de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition", a affirmé, lundi 2 novembre, le candidat du FPI Pascal Affi N'Guessan, au nom de l'opposition au chef de l'État, Alassane Ouattara.

"Constatant la vacance du pouvoir exécutif, le Conseil national de transition aura pour mission de préparer le cadre d'une élection présidentielle juste, transparente et inclusive […] et de convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d'Ivoire", a ajouté l'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo.


"C'est une provocation" selon le gouvernement


Joint par France 24, Mamadou Touré, porte-parole du parti présidentiel, le RHDP, affirme que "c'est une velléité pour attirer l'attention" ajoutant que "c'est un acte désespéré d'une opposition qui a échoué dans sa volonté de faire une désobéissance civile et d'empêcher les élections […]. Je tiens à préciser que ce genre d'initiative tombe sous le coup de la loi. Ils savent à quoi s'en tenir."


Détonations


Selon l'AFP, des détonations provoquées par des individus non identifiés, et qui n'ont fait aucun blessé, ont résonné lundi soir devant les domiciles à Abidjan de quatre leaders de l'opposition, Henri Konan Bédié, Assoa Adou, Pascal Affi N'Guessan et Abdallah Albert Mabri Toikeusse. Plusieurs habitants des quartiers où habitent ces leaders ont confirmé avoir entendu des "explosions" ou des "coups de feu".


Alors que la tension monte entre l'opposition et le pouvoir, la Commission électorale indépendante (CEI) devrait rendre publics les résultats du scrutin dans les prochaines heures. Des estimations connues depuis dimanche soir indiquent que le président sortant Alassane Ouattara devrait remporter une large victoire en raison du succès de l'appel au boycott lancé par l'opposition.


Interrogé par France 24, l'analyste politique ivoirien Sylvain N'Guessan estime qu'en annonçant la formation d'un gouvernement provisoire, l'opposition semble rejouer le scénario de la crise post-électorale de 2010-2011 quand Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo avaient tous deux revendiqué la victoire, tous deux prêté serment et formé deux gouvernements.

"C'était prévisible", estime-t-il. "Le bras de fer se poursuit et il va falloir trouver une issue. Je pense que l'opposition veut susciter le dialogue politique avec le pouvoir. C'est sa stratégie et je pense que, oui, c'est possible."


Un pays sous tension


L'opposition avait déjà appelé, dimanche, à une "transition civile" et "à la mobilisation générale des Ivoiriens pour faire barrage à la dictature et à la forfaiture du président sortant", alors que des violences secouent le pays depuis le vote sans qu'un bilan exact puisse être établi.


Si la mission d'observation de l'Union africaine estime que "l'élection s'est déroulée de manière globalement satisfaisante", le Centre Carter, fondation créée par l'ancien président des États-Unis et prix Nobel de la paix Jimmy Carter, est beaucoup plus critique. "Le contexte politique et sécuritaire n'a pas permis d'organiser une élection présidentielle compétitive et crédible", estime la fondation.


De son côté, la mission d'observation de la Cédéao a souligné que "la montée de l'insécurité dans la période pré-électorale a créé une psychose".

Avec AFP

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