Procès des «écoutes»: la défense plaide la relaxe pour Nicolas Sarkozy et ses co-accusés
Elle avait promis de « démonter » les accusations du parquet national financier dans le procès dit des « écoutes ». L'avocate de Nicolas Sarkzoy, Me Jacqueline Laffont, a plaidé pendant près de deux heures et demi ce mercredi.
Tout aussi méthodiquement que le PNF a défendu sa thèse mardi, Me Laffont s'est attachée à démontrer l'innocence de Nicolas Sarkozy contre qui quatre ans de prison, dont deux fermes, ont été requis pour trafic d'influence et corruption. Selon l'accusation, l'ex-chef de l'Etat a obtenu via son avocat, Me Thierry Herzog, des informations sur une procédure judiciaire le concernant, auprès de Gilbert Azibert. En échange, Nicolas Sarkozy s'est engagé à lui donner un coup de main pour un poste à Monaco. Une thèse qui ne tient pas la route pour la défense de l'ancien président.
D'emblée, Me Jacqueline Laffont a donc demandé la relaxe de Nicolas Sarkozy ainsi que celle de ses deux co-prévenus parce que, explique-t-elle, le dossier et vide. « J’ai écouté les procureurs, j’ai attendu des réponses, en vain... La chute de leurs réquisitions était aussi dure que leur démonstration fut faible. Or la sévérité n’a jamais créé la preuve », a lancé l'avocate qui s'adresse ensuite directement au PNF. « Vous n'avez pas le moindre début de preuve ». Pas de témoins, pas de documents, rien que des suppositions reposant sur une « interprétation erronée d'extraits d'écoutes téléphoniques ».
« Une fausse impression »
« Des petits bouts qu'on regroupe et qui donnent une fausse impression », insiste Me Laffont. Ces échanges entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Herzog, sur lesquels repose tout le dossier, ce ne sont que des « bavardages » entre deux amis, entre un ancien président inquiet de son pourvoi en cassation et son avocat qui cherche à le rassurer.
Pas à pas, Jacqueline Laffont déconstruit la thèse de l'accusation. « Nous, on apporte des faits et le parquet nous apporte des hypothèses ». L'avocate enfonce le clou. Sur sa chaise, l'ancien président acquiesce sous le regard de sa femme, Carla Bruni-Sarkozy.
Les plaidoiries de la défense continueront ce jeudi. La décision sera ensuite mise en délibéré.
Source:rfi.fr
Comments