Riz : le Cameroun décroche un financement de 52 milliards de FCFA de la BID pour doper la production
Au cours de la 47e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs du groupe de la Banque islamique de développement (BID), organisée du 1er au 4 juin 2022 à Charm El Cheikh (Égypte), cette institution financière arabe a approuvé un financement en faveur du Cameroun, d’un montant total de 79,44 millions d’euros, soit environ 52 milliards de FCFA.
Selon les informations que vient de révéler le ministère de l’Économie, dont le patron, Alamine Ousmane Mey, représentait le Cameroun aux travaux de Charm El Cheikh, ce financement est destiné au Programme de développement de la chaîne de valeurs du riz. L’objectif de ce programme gouvernemental est de doper la production locale de cette céréale, et de ce fait réduire les importations massives qui obèrent les réserves en devises, contribuant ainsi à creuser le déficit de la balance commerciale du pays.
En effet, le riz et le poisson congelé sont les principaux produits alimentaires importés au Cameroun. Selon l’Institut national de la statistique (INS), pour le seul premier semestre 2021, le riz a, à lui tout seul, représenté 5% de l’enveloppe globale des importations du Cameroun, chiffrées à 1 824 milliards de FCFA pour 5,07 millions de tonnes de marchandises.
Afin de satisfaire une demande locale sans cesse croissante, et face à une production locale qui tourne généralement autour de 100 000 tonnes chaque année, les autorités camerounaises annoncent des importations de 400 000 tonnes de riz pour le compte de l’année 2022 courante. Ces importations, qui surviennent dans un contexte de hausse généralisée des cours mondiaux et des tarifs du fret maritime, devraient se faire en franchise des droits de douane et d’autres redevances portuaires, apprend-on de bonnes sources.
En clair, en plus de réduire les réserves en devises du pays et de creuser le déficit de la balance commerciale, les importations de riz annoncées ne procureront pas de recettes fiscalo-douanières directes au Trésor public. Mieux, ces importations destinées à approvisionner le marché local sont souvent l’objet de réexportations frauduleuses vers des pays voisins, à travers des circuits informels. En 2019, l’INS estime, par exemple, à 87 milliards de FCFA les cargaisons de riz réexportées frauduleusement vers les pays voisins du Cameroun.
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