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CAF : les dessous de la résurrection d’Ahmad Ahmad

Quarante-huit heures après la levée provisoire de sa suspension par le Tribunal arbitral du sport (Tas), Ahmad Ahmad reprend bel et bien son poste de président de la Confédération africaine de football.


Tremblez, Ahmad Ahmad est de retour ! Ceux qui avaient proclamé sa chute doivent certainement déchanter. Tel un Phoenix, le dirigeant malgache regagne son poste. Deux mois et demi après avoir été destitué de son mandat de président par la Fifa, il est donc de retour. Lui qui avait reçu un premier avis favorable vendredi 29 janvier, quand le Tas avait mis en place une « procédure accélérée » pour se pencher sur les accusations dont il fait l’objet, et avait suspendu provisoirement les sanctions prises par la Fifa.


Hier dimanche 31 janvier, la Caf a officialisé ce que la décision du Tas laissait entendre : non seulement, Ahmad Ahmad peut mener campagne pour les prochaines élections à la présidence de la Caf, mais en plus, la suspension des sanctions entraîne son retour au poste de président de l’instance faîtière du football africain. Insistant bien sur le caractère suspensif de la décision du la juridiction basée à Lausanne en Suisse, la Caf établit que, « par conséquent, il (Ahmad Ahmad) a retrouvé sa fonction ».


Constant Omari, qui a succédé à Ahmad Ahmad par intérim, a convoqué par visioconférence le Comité d’urgence de la Cafhier dimanche et a « pris acte de la décision du Tas ». Le communiqué ajoute que l’homme politique malgache « va saisir la Commission de gouvernance de la Caf dès ce lundi » 1er février, à propos de sa candidature aux élections du 12 mars pour la présidence de la Caf. « Je remercie chaleureusement Constant Omari d’avoir assuré la présidence ces dernières semaines.


Il a notamment mis en œuvre avec brio l’organisation du Chan Total Cameroun 2020. Je vais mener à son terme cette magnifique compétition, et permettre que le football, comme toujours, triomphe », déclare Ahmad Ahmad. L’ivoirien Jacques Anouma, le Sud-Africain Patrice Motsepe, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya sont également en lice pour les élections du 12 mars. Des élections auxquelles Ahmad Ahmad, rétabli dans sa fonction de président, pourra peut-être prendre part. Le Tas doit examiner son cas le 2 mars et se prononcer avant le 12 mars.


Code d’éthique


Bref rappel mémoire ? Candidat à sa propre succession, Ahmad avait été suspendu pour cinq ans par la commission d’éthique de la Fifa qui lui a infligé au passage une amende de 185 000 euros. Lui qui avait par ailleurs été placé en garde à vue pour des soupçons de corruption en juin 2019 à Paris. Selon le communiqué de la Fifa : « la décision a été notifiée à M. Ahmad aujourd’hui (23 novembre 2020), date à laquelle l’interdiction est entrée en vigueur. » Le malgache est « coupable d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 ».


Plus grave, « l’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la Caf entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la Caf, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif TacticalSteel et d’autres activités », indiquait le communiqué de l’instance mondial du football qui avait fait le tour des réseaux sociaux.


« Dans sa décision, qui a fait suite à une longue audition, la chambre de jugement de la Commission d’éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la chambre d’instruction, que M. Ahmad avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la Caf », peut-on aussi lire.


On se souvient qu’à l’été 2019, Ahmad avait demandé l’aide de la Fifa pour superviser son organisation, fragilisée par plusieurs polémiques et des problèmes de gouvernance. La numéro deux de la Fifa, Fatma Samoura, avait notamment effectué un mandat de six mois mais celui-ci, qui visait à accélérer le processus de réformes au sein de l’instance, n’avait pas été renouvelé début février 2020.


Par ailleurs, licencié en avril 2019, le secrétaire général de la Caf, Amr Fahmy, décédé depuis, avait envoyé une lettre à la Fifa dans laquelle il accusait Ahmad de corruption-paiement de pots de vin à plusieurs dirigeants, usage personnel de fonds de la Caf – et de harcèlement sexuel à l’encontre de plusieurs salariées de la Confédération. Premier voyage en perspective, Yaoundé pour la finale du Chan prévue le 07 février prochain sur la pelouse du stade omnisport Ahmadou Ahidjo.


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