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Camair-Co: la nouvelle arnaque

Le dernier choix du top management de la compagnie nationale aérienne du Cameroun d’acquérir deux nouveaux aéronefs cache mal une volonté de prévarication de la fortune publique.



L’information n’est pas passé inaperçue la semaine dernière avec cette annonce aux allures spectaculaire et triomphaliste : Camair-Co va acquérir deux avions afin de renforcer sa flotte. Des Bombardier Q400.

Si l’annonce peut être considérée comme une bonne affaire tant il est vrai que le Cameroun s’apprête à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations (Can). Et donc, le transport aérien local sera interpellé au premier chef pour rallier les différentes villes hôtes.


De Yaoundé à Garoua ou de Douala à Bafoussam, il faudra absolument prendre l’avion. Pour cela, la Camair-Co est au centre même de l’organisation parfaite de cette compétition. En renforçant sa flotte, Camair-Co est donc dans le bon chemin.


La vache à lait


Seulement, derrière cette acquisition rappelle nos sources, se cache un scandale financier et de gouvernance dont il est aujourd’hui difficile de mesurer l’ampleur surtout que l’aspect de la gouvernance est questionnable. Alors question : pourquoi l’acquisition de ces deux avions pourrait-elle être un scandale financier et un scandale de gouvernance ?

En effet, les deux Bombardiers Q400 de 70 places, acquis pas le management de Camair-Co appartenaient à la compagnie nationale autrichienne Austrian Airlines. Cette compagnie qui disposait dans sa flotte de huit appareils de ce type a donc décidé de retirer tous ces Bombardiers Q400 de sa flotte le 2 Juin dernier.


Et selon le site d’information sur l’aviation Airways Mag, la durée de vie et d’exploitation d’un avion Bombardier Q400 est de 16,5 ans et au sein de la compagnie Austrian Airlines, ces avions ont été exploités pendant 16 ans.

Calculette en main, il ne leur reste plus que 6 mois avant de commencer à connaître des pannes à répétition. Histoire de management tant il est vrai que comme tout scandale, il y a toujours des dommages. Camair-co a cinq avions en propriété: deux B737 ; deux MA60 ; un B767-300.


Seulement, tous ces avions sont cloués au sol. Les deux B737 ont été rachetés il 3 ans a 25 millions de dollars (13 milliards) et ils ont été jetés pour aller prendre deux avions à hélices d’occasion de 16 ans en Autriche pour d’autres milliards.Au lieu d’utiliser ces milliards pour réparer ceux que nous avons déjà, est un véritable scandale.


Casseroles bruyantes


L’autre scandale c’est que l’on n’a toujours pas compris que même pour mettre l’air dans les pneus de nos avions, cela se fait à Addis-Abeba en Ethiopie. Ce qui veut dire qu’on dépêche toute une mission avec tout ce que cela comporte comme.frais, pour aller séjourner en Ethiopie, juste pour mettre de l’air dans les pneus de nos avions ou changer les pneus desdits avions de Camair-Co.

En attendant que les responsables de Camair-Co s’expliquent sur les raisons de ce choix et surtout nous donne le prix de ces acquisitions, l’on ne peut s’empêcher de conclure qu’il s’agit là d’une mauvaise affaire qui sent les retro commissions qui sont l’apanage des certaines compagnies de transports aériens. Le nouveau management de Camair-Co est-il entré dans la danse ? Il y a un pas qu’on franchir allègrement.


Les aventuriers


Pour la petite histoire, c’est le 7 janvier 2021 que les nouveaux responsables ont été nommés à la Camair-Co. Il s’agit au poste de Pca de Jean Claude Ayem Mauger, de Jean Christophe Ela Nguema comme directeur général et Alexandre Fochivé comme Dga. Ces responsables présentaient alors un profil qui pouvait propulser la Camair-Co allait vite se hisser dans le cadre des grandes compagnies aériennes au moins africaines.

Si le Dg est un militaire, colonel de l’armée qui travaillait encore à la liaison air de la présidence de la République avait le bénéfice de la compétence, tel ne semblait pas le cas avec le Pca, conseiller technique à la présidence de la République dont le nom est souvent mêlé à des scandales financiers où il semble tenir le beau rôle.


En effet, il est de notoriété publique que le Pca, Jean Claude Ayem Mauger, réputé proche du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République traînerait de casseroles suffisamment bruyantes comme celui des chantiers des infrastructures de la Can qui n’a pas encore fait toute sa lumière.


Le crash Ayem


Du coup, l’on se demande comment un économiste de renon a-t-il pu valider une telle option si on n’est pàs toujours dans la logique de se faire beaucoup d’argent dans la perspective de la course à la succession de Paul Biya ?Une question pouvant en cacher une’autre, ne peut-on pas penser à un sabotage scientifique ?

Car comment peut-on imaginez un instant un tel investissement et que quelques mois plus tard, l’on commence à gérer des pannes et des incidents majeurs, lors du transport des équipes en pleine Can tant il est vrai que le Bombardier Q400 après 16 ans n’est pas réputé fiable surtout sans un support local de pièces détachées de techniciens. On s’achemine vers un vrai cauchemar bien pensé. En effet, cet argent aurait pu être orienté à remettre en état de voler les aéronefs cloués au sol.

Il est encore temps que la plus haute autorité de l’Etat mette fin à ce mauvais film qu’on veut encore tourner à Camair-Co. Cela partirait par un refus de certification par l’Autorité aéronautique. Et c’est son rôle. Il suffit de faire preuve de patriotisme

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