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Cameroun : Des tractations 'diaboliques' en cours pour museler Richard Bona

Les autorités camerounaises auraient approché les responsables de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé pour manœuvrer à ce que ceux-ci rabattent le caquet à l’artiste camerounais naturalisé américain, qui n’arrête pas d’envoyer des philippiques au régime en place.



Yaoundé à bon espoir que les autorités américaines à Yaoundé peuvent jouer un rôle pour museler le guitariste américano-camerounais Richard Bona. Il y’a quelques jours, un responsable camerounais aurait, dans une discussion informelle, demandé au responsable des relations publiques et des affaires culturelles de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, de ne ménager aucun effort pour que son gouvernement fasse taire l’artiste Richard Bona. Selon une source qui dit avoir eu l’économie de cette conversation, le responsable camerounais qui a porté l’affaire auprès du diplomate américain estime que « les diatribes de Richard Bona ternissent l’image du Cameroun et celle de son président ». Cette autorité camerounaise justifie requête par le fait qu’il explique que Richard Bona est un artiste de renommée internationale et que « toutes ses gesticulations sont très suivies au Cameroun et à l’étranger ».


Si pour le Camerounais, cette affaire est à prendre très au sérieux, pour le « diplomate » américain « il n’y a aucun intérêt pour tout un gouvernement de chercher à museler un artiste », aurait jugé le collaborateur de Peter Henry Barlerin, avant d’ironiser « quand un artiste n’a pas produit de disque depuis longtemps, il faut bien qu’il reste au-devant de la scène. C’est peut-être la stratégie de Richard Bona ». Le « diplomate » américain aurait ensuite fait savoir à son interlocuteur qu’il y’a mieux à faire entre Yaoundé et Washington que de s’intéresser aux sorties d’un artiste.


La campagne anti-Biya


C’est depuis plusieurs années que le guitariste camerounais naturalisé américain n’est pas en odeur de sainteté avec le régime de Yaoundé. Lors de la dernière élection présidentielle de 2018, il n’a pas caché son soutien à l’opposant Maurice Kamto. Depuis quelques temps il multiplie les sorties sur sa page Facebook, pour critiquer la gestion du pays par le régime actuel. En aout 2019, l’auteur de Muntula Moto a refusé de se produire au Japon à l’occasion de la conférence sur le développement de l’Afrique qui s’y tenait. Richard Bona avait signifié aux autorités nipponnes qu’il ne pouvait pas prester devant le président camerounais invité lui aussi à cette rencontre Japon-Afrique. Le 29 mai dernier, Richard Bona est monté d’un cran en commettant un single intitulé « Allo Fokou ». Dans cet opus, Richard Bona indique que « la vraie pandémie c’est Paul Biya. 38 ans de dictature c’est fini. On ne peut plus parler, on ne peut plus crier. Il nous reste une chose à faire, c’est d’appeler Fokou (quincailler camerounais). Allo Fokou envoie nous les cordes. Allo Fokou, fait tomber les cordes », scande celui qui dit se battre contre le régime qu’il qualifie d’oppresseur.


Il faut dire que le divorce entre Richard Bona et les autorités camerounaises a été prononcé depuis fort longtemps. Voulant venir au Cameroun pour donner une sépulture digne à sa génitrice, Richard Bona s’était vu refuser le visa d’entrer au Cameroun. Les prémices de ce divorce commencent donc à apparaitre lorsque le chef de l’Etat décide de décerner une médaille d’Officier de l’Ordre et de la Valeur à Richard Bona en guise de reconnaissance de la nation pour l’ensemble de son œuvre artistique. Une distinction que le guitariste va bouder. « Malgré mon attachement inébranlable pour mon pays, je dois prendre une décision qui n’engage que moi. Je n’y mettrai plus mes pieds tant qu’on me demandera un visa d’entrée. A un moment il faut être cohérent. En consultant les textes de mon pays, je ne suis plus camerounais. Alors je resterai ainsi cohérent avec la loi », avait-il alors écrit.

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