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CAN 2022 - VINCENT ABOUBAKAR, "LA FIERTÉ" DE GAROUA : "ICI, ON LE CITE EN EXEMPLE"

COUPE D'AFRIQUE DES NATIONS - Actuellement meilleur buteur de la CAN avec six buts marqués, Vincent Aboubakar, qui sera encore l'arme offensive numéro un des Lions Indomptables face à la Gambie samedi en quarts de finale de la CAN, fait la fierté de Garoua, la troisième plus grande ville du Cameroun. Rencontre auprès de ceux qui ont côtoyé l'ancien joueur de Porto dans le nord du pays.



Vingt minutes avant la fin du huitième de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) contre les Comores, le Camerounais Vincent Aboubakar se présente face au gardien adverse : feinte de corps à droite, frappe du gauche, et toute la ville de Garoua exulte.


Dans la capitale de la région du Nord, d'où il est originaire, le capitaine des Lions indomptables et meilleur buteur de cette CAN avec six buts, est une idole. Il suffit de prononcer son nom au marché, dans la rue ou dans les bars pour que les regards s'illuminent et que les langues se délient : "c'est l'enfant béni", "le meilleur", "la fierté de Garoua". Moins connu que ses illustres aînés Roger Milla ou Samuel Eto'o, Vincent Aboubakar s'est fait un nom à l'étranger en marquant le but victorieux en finale de la CAN 2017 contre l'Egypte. Mais dans la troisième ville du pays, les habitants suivent son évolution depuis des années.


"Avant Aboubakar, on ne croyait pas beaucoup à la réussite dans le football dans la région. A présent, les jeunes se disent que tout est possible", s'enthousiasme Djibrilla Kada, responsable du centre de formation du Cotonsport, le principal club de football de Garoua et le plus titré du Cameroun. "C'est ici que je l'ai vu commencer avec les jeunes du quartier, raconte-t-il à l'AFP, en pointant du doigt un terrain en terre où jouent quelques enfants. C'est un garçon qui ne vivait que pour le football. Il s'entraînait avant d'aller à l'école, en sortant de l'école... Il savait ce qu'il voulait."


"Pour tous les jeunes du club, c'est un modèle. Chaque fois qu'il revient, il passe au centre de formation et donne des conseils. Quand l'un d'eux a une mauvaise attitude, on le cite en exemple pour le remettre sur le droit chemin", poursuit-il. Vincent Aboubakar a grandi dans le quartier populaire de Roumdé Adjia. Dans la rue principale en terre, les motos se fraient un chemin entre les gargotes et les enfants qui jouent au ballon. "Cet endroit a mauvaise réputation, on dit que c'est le coin des alcooliques", assure Michel Dior, frère aîné du joueur.


ON L'APPELAIT NINHO CAR IL REGARDAIT TOUJOURS LES VIDÉOS DE RONALDINHO ET ESSAYAIT DE L'IMITER


La petite maison bleue où a grandi le footballeur se trouve au bout d'une ruelle. "Vincent n'était pas comme nous, à sortir, à dépenser l'argent. Le Cotonsport a senti son potentiel et l'a tout de suite encadré", ajoute M. Dior. Le Cotonsport est le seul club professionnel du Nord. Il est financé par la mutuelle du personnel de la Société de développement du coton (Sodecoton), le principal opérateur économique du septentrion camerounais, qui encadre environ 250.000 petits agriculteurs et compte quelque 2.000 employés permanents.


"Aboubakar est le meilleur ambassadeur du club, un pur produit de notre centre de formation qui compte près de 125 jeunes. Nous cherchons aujourd'hui à développer des partenariats avec des clubs étrangers pour qu'ils nous accompagnent", explique le président exécutif du Cotonsport, Fernand Sadou. "Un joueur qui part en Europe, c'est en moyenne 200.000 euros net, une somme très importante pour le développement du club."


JE PENSE QUE LES GRANDS CLUBS EUROPÉENS VONT ENFIN LUI OUVRIR LEUR PORTE


Un portrait géant de Vincent Aboubakar trône à l'entrée des installations du "Coton". Il empile les buts dès sa première saison (2009) en équipe senior, à 17 ans, au point d'être sélectionné par Paul Le Guen à la Coupe du monde 2010 avec les Lions indomptables. "A cette époque, Abou était déjà techniquement au-dessus des autres. Il était calme, humble, travailleur. On l'appelait Ninho car il regardait toujours les vidéos de Ronaldinho et essayait de l'imiter", se remémore Daouda Haman, un ancien coéquipier.


Après un passage en France, où il a notamment fini deuxième meilleur buteur de Ligue 1 lors de la saison 2013-2014 avec Lorient (seize réalisations), il poursuit sa carrière à Porto. A tout juste 30 ans, il évolue désormais dans le club saoudien d'Al-Nassr, dans un relatif anonymat. Mais son premier entraîneur pense qu'une nouvelle étape va s'ouvrir après la CAN. "Il est l'un des meilleurs joueurs de la compétition. Je pense que les grands clubs européens vont enfin lui ouvrir leur porte. Il le mérite", parie M. Kada.











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