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COUPE DU MONDE DE FOOT 2022 : Plus de 6500 travailleurs migrants sont morts au Qatar en dix ans

Depuis l’attribution en 2010 de la Coupe du monde de foot 2022 à l’émirat, le bilan humain est particulièrement lourd pour les ouvriers immigrés en provenance d’Inde, du Népal, du Bangladesh ou du Pakistan.


L’afflux de travailleurs migrants au Qatar depuis 2010 cache une triste réalité. Au moins 6751 d’entre eux sont morts dans l’Émirat, en provenance d’Inde, du Bangladesh, du Népal, du Pakistan et du Sri Lanka, selon les chiffres de ces pays collectés par «The Guardian». L’arrivée massive de travailleurs migrants s’explique par le vaste programme de constructions de nombreuses infrastructures, dont des stades pour accueillir la Coupe du monde de football en 2022, lancé par le Qatar depuis 2010. Mais le nombre total de décès est sous-estimé, car il n’inclut pas les immigrés venant d’autres pays, comme les Philippines ou le Kenya.


La famille de Ghal Singh Rai, Népalais de tout juste 20 ans, a par exemple payé près de 1200 francs à des agents de recrutement afin qu’il puisse travailler au Qatar. Engagé comme nettoyeur, il s’est suicidé à peine une semaine après son arrivée. Madhu Bollapally, Indien de 43 ans, a été retrouvé mort par son colocataire, fin 2019. Comme des milliers d'autres décès soudains et inexpliqués, sa mort a été enregistrée comme une insuffisance cardiaque due à des causes naturelles, explique le quotidien britannique. Sa famille n’a toujours reçu aucune explication sur les causes du décès.


ONG très critiques


Plusieurs ONG reprochent à l’émirat son incapacité à protéger ses 2 millions de travailleurs migrants, en grande partie jeunes, ou même à enquêter sur les causes de leurs décès. Selon les données obtenues par «The Guardian», 69% des décès chez les travailleurs indiens, népalais et bangladais sont classés comme naturels. Chez les Indiens, ce chiffre atteint 80%. Selon un rapport des Nations Unies, les ouvriers sont confrontés à un stress thermique important lorsqu'ils travaillent à l'extérieur pendant au moins quatre mois dans l'année.

Le Qatar continue à «traîner les pieds sur cette question critique et urgente, au mépris apparent de la vie des travailleurs», a expliqué une chercheuse de l’ONG Human Rights Watch au quotidien britannique. «Nous avons demandé au Qatar de modifier sa loi sur les autopsies afin d'exiger des enquêtes médico-légales sur toutes les morts soudaines ou inexpliquées, et d'adopter une loi pour exiger que tous les certificats de décès fassent référence à une cause de décès médicalement significative.»

Des chiffres «proportionnels»

«Il y a un réel manque de clarté et de transparence autour de ces décès», a déclaré une chercheuse de l’ONG Amnesty International. L’émirat ne conteste pas ces chiffres, mais il affirme que le nombre de morts est proportionnel à la population migrante du pays et qu’il inclut les décès naturels de travailleurs qualifiés qui ont vécu dans le pays durant de nombreuses années.

De son côté, la FIFA a déclaré qu'elle s'engageait pleinement à protéger les droits des travailleurs sur ses projets. «Avec les mesures très strictes de santé et de sécurité sur les sites, la fréquence des accidents sur les chantiers de la Coupe du monde de la FIFA a été faible par rapport à d'autres grands projets de construction dans le monde.»





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