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Dette intérieure du Cameroun : les titres publics pèsent 52,5% des 3 000 milliards dus



Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, la dette intérieure du pays a atteint 2 998,5 milliards de FCFA au 30 septembre 2022.


Cette enveloppe est constituée à 52,5%, soit 1 573,2 milliards de FCFA au total, des titres publics que l’État émet régulièrement sur le marché de la Beac et sur le marché financier sous-régional (Bvmac), basé à Douala.


Dans le détail, au cours de la période sous revue, la dette intérieure du Cameroun est largement dominée par les obligations du Trésor assimilables (OTA). L’encours de ces titres de longs termes émis sur le marché de la Beac, et dont la maturité oscille entre plus d’un an et 10 ans, atteint 1031,3 milliards de FCFA à fin septembre 2022, selon les données de la CAA. Viennent ensuite les obligations du trésor (OT) émis sur le marché financier sous-régional par le Cameroun en 2018 (reste 100 milliards de FCFA à payer) et 2022 (reste 235 milliards de FCFA à payer), respectivement pour des maturités de 5 et 7 ans.

Les bons du Trésor assimilables (BTA), titres publics dont la maturité n’excède pas 52 semaines, quant à eux, pèsent 206,9 milliards de FCFA dans la dette intérieure du Cameroun à fin septembre 2022.



Une analyse plus affinée des données de la CAA permet de constater que pour la recherche des financements sur le marché des titres de la Beac et le marché financier sous-régional, le Cameroun affectionne particulièrement l’endettement à 5 ans de maturité. En effet, dans l’enveloppe globale de la dette intérieure du Cameroun, les OTA de cette maturité pèsent 613,7 milliards de FCFA, soit plus de 1/3 du global. Dans le même temps, l’encours des titres de 6 et 7 ans de maturité est respectivement estimé à 160 et 102 milliards de FCFA.


Cette configuration de la dette intérieure du Cameroun est la conséquence d’un changement de stratégie opéré par le Trésor public dès l’année 2019. En effet, cette année-là, le Cameroun a délaissé le marché financier pour ses financements de longs termes, au profit du marché des titres publics lancé en 2011 par la Beac. « L’État (du Cameroun) s’est recentré sur le marché monétaire de la Beac, qui est le marché traditionnel des Trésors publics et des banques, pour émettre des OTA dont la durée moyenne du prêt est plus longue que les emprunts obligataires. Les OTA offrent un délai de grâce plus long à l’État, dans la mesure où le principal n’est remboursé qu’au terme de sa maturité, contrairement aux emprunts obligataires dont le remboursement intervient généralement par quart, à partir de la 2e année », explique Samuel Tela, le directeur de la trésorerie à la direction générale du Trésor du ministère des Finances.


Par ailleurs, apprend-on, sur le marché de la Beac, la mise en branle d’une opération de levée de fonds est beaucoup moins contraignante en termes de délais d’exécution. « Dans un délai maximal de 45 jours, toutes les actions incitatives, de sensibilisation, de communication et de souscription pourront être accomplies, contrairement à l’emprunt obligataire qui prend en moyenne 6 à 8 mois pour aboutir », corrobore une note interne du ministère des Finances, qui révèle également que les émissions d’OTA sur le marché des titres publics de la Beac sont moins coûteuses. Ceci dans la mesure où, apprend-on, elles font généralement économiser au Trésor public environ 2% du montant total des souscriptions.

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