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La fin de l'épidémie de coronavirus risque de prendre plus de temps que vous ne l'espérez

SCIENCE - C’est sur de bonnes nouvelles que s’est ouverte ce jeudi 28 mai l’allocution d’Édouard Philippe dévoilant les détails de la phase 2 du déconfinement. La circulation du coronavirus Sars-Cov2 est faible sur le territoire et si certaines régions restent sous surveillance, le rouge est absent de la carte de France.



De bonnes nouvelles certes, mais comme l’a rappelé le Premier ministre, il ne faut pas croire que l’épidémie de Covid-19 est totalement finie. Parce que le virus circule encore, il faut donc être vigilant, respecter les gestes barrière et mesures de distanciation sociale, ainsi que dépister massivement les cas possibles.

L’objectif: s’assurer qu’aucun cluster ne devienne incontrôlé, entraînant une nouvelle propagation de l’épidémie, avec toutes les conséquences sanitaires, économiques et sociales qui y sont liées.

Mais jusqu’à quand devra-t-on rester vigilant? À quel moment pourrons-nous dire, enfin, que cette parenthèse est définitivement derrière nous? S’il est impossible de prédire l’avenir, on peut tout de même évoquer les différentes hypothèses plus ou moins probables, au vu du fonctionnement du coronavirus Sars-Cov2 et des précédentes pandémies mondiales. Et la réponse a peu de chance d’être “très bientôt”.


1°) Supprimer le coronavirus


Commençons par voir le verre à moitié plein en imaginant les scénarios dans lesquels la pandémie de Covid-19 s’éteindrait mondialement très rapidement. Pour cela, l’une des possibilités serait de réussir non pas à endiguer, mais à supprimer totalement la propagation du virus. C’est-à-dire s’assurer que le Sars-Cov2 n’infecte plus personne.

On peut envisager deux hypothèses, qui sont malheureusement hautement improbables pour le moment.


L’idéal serait de réussir à reproduire ce qui a été fait avec le premier Sars en 2003, grâce à des mesures de dépistage et de quarantaine massives. Cette épidémie a fait moins de 800 morts.


Mais ce coronavirus était bien différent de celui qui infecte le monde entier depuis le début de l’année. “La plupart des patients atteints du Sars n’étaient pas si contagieux que cela jusqu’à une semaine après l’apparition des symptômes”, rappelle à Scientific American l’épidémiologiste Benjamin Cowling de l’université de Hong Kong.

À la différence, les personnes infectées du Covid-19 sont surtout contagieuses lors des premiers jours des symptômes, mais également dans les 48 heures précédentes. Sans compter la question de la contagiosité des asymptomatiques, encore floue. Il est donc bien plus difficile d’éradiquer le coronavirus Sars-Cov2 entièrement, surtout qu’il circule maintenant partout sur la planète.


2°) Improbable immunité croisée


La seconde hypothèse a elle aussi à voir avec d’autres coronavirus, qui pourraient cette fois-ci nous être utiles. Et si vous étiez immunisé au Sars-Cov2 sans le savoir? Quelques études publiées récemment font état d’une possible “immunité croisée”: le fait que notre corps ait déjà appris à se battre contre d’autres coronavirus lui permettrait de faire face à une tentative d’infection par le Sars-cov2, le virus responsable de l’épidémie actuelle.

Il existe en effet quatre autres coronavirus responsables de certains rhumes sans gravité que nous attrapons pendant l’hiver. Des chercheurs se sont rendu compte que les cellules T, qui participent à la réponse immunitaire du corps, s’activaient face au Sars-Cov2 chez certaines personnes, même si elles n’avaient pas eu le Covid-19.


Mais comme nous le rappelions ici, en déduire que la majorité de la population serait immunisée sans le savoir est une extrapolation. Ces études sont très limitées et ne démontrent rien de vraiment probant et solide. De plus, on ne sait pas si cette réaction immunitaire serait suffisante pour être protégé. Surtout que la réalité de terrain montre plutôt l’inverse: sur le porte-avions Charles de Gaulle, 70% des marins ont été infectés. Si une immunité croisée n’est pas impossible, elle est pour le moment plutôt improbable, malheureusement.


3°) La longue route de la vaccination


Pour les autres hypothèses, malheureusement, les perspectives sont un peu plus lointaines. Elles demanderont donc de garder une partie des mesures de protection mises en place (ou de les réactiver au besoin) et de rester vigilants au moins pendant de longs mois.

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