top of page

Le tacle du lundi – Il faut respecter la Coupe d’Afrique des nations !

CHRONIQUE. Disputée au cœur de la saison, la compétition phare du continent africain fait face à de nombreux obstacles, très souvent injustifiés.



La CAN est-elle devenue le vilain petit canard du football mondial ? Alors qu’il s’ouvrira dans moins de deux semaines, le 9 janvier 2022, le tournoi rassemblant les meilleures sélections du continent africain a rarement été autant contesté.

Organisée en cours de saison, la Coupe d’Afrique des nations a toujours été impopulaire aux yeux des clubs, réticents à l’idée de lâcher leurs meilleurs éléments pour environ un mois de compétition. Cette édition camerounaise n’échappe pas à la règle et cela empire : tous les coups sont permis pour tenter d’empêcher certains joueurs de rejoindre leurs sélections. Promesses de temps de jeu en club, délais allongés pour les libérer ou encore un contexte sanitaire trop lourd : cette CAN a tout de la compétition paria.


Samuel Eto’o, un coup de gueule nécessaire


Même son organisatrice, la CAF, semble plier face aux jérémiades des équipes anglaises, espagnoles et même françaises. Ainsi, les internationaux africains pourront jouer des matchs de club jusqu’au 3 janvier, et ainsi partir en sélection moins d’une semaine avant le début de la compétition phare du continent africain ! Un temps de préparation ridicule pour des sélectionneurs déjà confrontés à de nombreux casse-tête pour construire leurs listes, entre les refus plus ou moins courtois et les cas de Covid.


L’une des légendes du football africain a déjà haussé le ton face à ce gigantesque capharnaüm. Samuel Eto’o, désormais président de la Fédération camerounaise, a réclamé davantage d’estime au micro de Canal+ Sport : « Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ? Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir. L’Euro s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents, et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. Que l’on nous dise clairement les choses ! » Un discours qui fait plaisir dans cette période où le football africain est décrié au seul titre qu’il tente de se faire une place dans un calendrier infernal.


La sélection, tu l’aimes ou tu la quittes


Imagine-t-on l’Égypte sans Mohamed Salah ? Le Sénégal sans Sadio Mané ? Ou encore l’Algérie sans Riyad Mahrez ? Le football africain a besoin de ses vedettes pour continuer son développement et gagner en visibilité. Mettre des bâtons dans les roues de la CAN est totalement contre-productif et démontre même de la part de ses détracteurs un ton méprisant, voire néocolonialiste. Et désormais ce sont même les jeunes joueurs qui snobent leurs sélections. Le cas d’Ez Abde est significatif : ce jeune joueur du Barça ne serait pas enclin à jouer cette CAN avec le Maroc en raison de son nouveau statut avec l’équipe de Xavi. Cependant il serait bien partant pour jouer avec les Lions de l’Atlas à l’avenir : la sélection à la carte, une tendance bien déroutante…


Malgré ses 64 ans d’existence et sa capacité à révéler de nombreux talents, la Coupe d’Afrique des nations n’est toujours pas reconnue à sa juste valeur. Des clichés injustifiés continuent de plomber son prestige, mais l’essentiel est tout de même préservé : l’engouement des supporteurs est toujours aussi solide. Personne ne doute de la qualité de cette CAN avec un suspens authentique pour le titre. Le Cameroun, l’Algérie, le Maroc, le Ghana, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Égypte ou encore le Nigeria offrent une belle homogénéité pour le sacre continental. Que la fête commence.

0 commentaire
originale.png
Newsletter: Déjà 3'000 inscrits!
Recevez chaque jour par email, les actus Camerinfos à ne pas manquer!
bottom of page