Lions indomptables : la Fecafoot et le Minsep toujours divisés sur la nomination de Marc Brys
L’échange épistolaire entre Samuel Eto’o Fils, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), et Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), en rapport avec la désignation du staff technique de l’encadrement des Lions indomptables, est largement commenté au sein de l’opinion camerounaise.
C’est Samuel Eto’o Fils qui est le premier à monter à la charge. Dans une correspondance datée du 7 mai dernier, il indique à nouveau à son ministre de tutelle que la désignation du technicien belge Marc Brys sur le banc des Lions indomptables est sujet à caution.
En fait, le président de la Fecafoot a toujours contesté cette désignation, qui fait suite « aux hautes instructions » du président de la République, Paul Biya, comme l’a toujours fait savoir Narcisse Mouelle Kombi. Pour s’en plaindre, Samuel Eto’o Fils a saisi la Fédération internationale de football (FIFA). Ce dernier fait remarquer, dans la correspondance qu’il adresse au Minsep, que, pour la FIFA, « les décisions concernant le recrutement des membres des structures d’encadrement doivent rester parmi les droits et compétences réservés uniquement au comité exécutif de la Fecafoot », comme on peut le lire dans la lettre que l’instance faîtière du football mondial adresse à Samuel Eto’o Fils le 6 mai dernier. Convention Minsep-Fecafoot
En prenant la plume à son tour, Narcisse Mouelle Kombi fait savoir que Samuel Eto’o Fils n’a pas fait l’économie de la lettre de la FIFA. Pour le ministre, le président de la Fecafoot s’est contenté de faire une « extraction partielle et partiale » de la lettre de la FIFA. Il ajoute même qu’il s’agit d’une « lecture parcellaire et biaisée de la correspondance de la FIFA ». Qui reconnaît bien que si de jure il revient bien au comité exécutif de la Fecafoot de nommer le staff technique des Lions indomptables, de facto, le Minsep n’est pas dans l’erreur puisqu’il agit en conformité avec la convention qui lie le Minsep et la Fecafoot. « Le gouvernement a bien respecté les termes de cette convention. La réponse de la FIFA est, dans le fond et par prétérition, sans ambiguïté », conclut Narcisse Mouelle Kombi.
Après cette réponse, il n’est pas certain que la Fecafoot jette l’éponge. C’est du moins l’avis de quelques acteurs du football, qui suivent cette partie de ping-pong. Sauf que pour d’autres acteurs qui parlent à visage découvert, la seule solution pour sortir de ce feuilleton c’est le dialogue entre la Fecafoot et le Minsep. C’est l’avis de l’Association des clubs de football amateur du Cameroun (Acfac), qui a pour visage Abdouraman Babba, ancien cadre lui-même de la Fecafoot et président de club. Une proposition qui n’est pas loin de la position défendue par Narcisse Mouelle Kombi : « À quelques semaines d’importantes échéances qui engagent les Lions indomptables (éliminatoires de la Coupe du monde 2026), il serait convenable de faire taire les polémiques stériles et les divergences inutiles qui n’honorent pas le football camerounais pour le développement duquel la Fecafoot a reçu de l’État une concession de service public », écrit le membre du gouvernement dans la correspondance qu’il adresse au président de la Fecafoot.
