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Paul Biya: soixante ans dans les arcanes du pouvoir, quarante ans de gestion des crises au Cameroun

Arrivé à la tête de l’État, le 6 novembre 1982, à la suite de la démission d’Ahmadou Ahidjo et en conformité avec les dispositions constitutionnelles de l’époque, le chef de l’État camerounais fête le quarantième anniversaire d’un bail qui ne fut pas un long fleuve tranquille.



Évocation des moments clés d’une très longue carrière politique.


1962 ou 1982 ?


C’est une question de prisme. Selon qu’on considère son arrivée dans les hautes sphères de l’État, ou son accession à la magistrature suprême du Cameroun. Octobre 1962, quand, de retour de ses études supérieures en France, muni, dit-on, d’une précieuse recommandation du très influent politicien français Louis-Paul Aujoulat adressée au premier président du pays, Ahmadou Ahidjo, Paul Biya est nommé Chargé de mission à la présidence de la République. Soixante déjà.


Ou alors, le 6 novembre 1982, lorsque, à la suite de l’annonce de la démission d’Ahidjo le 4 novembre, le Premier ministre en fonction depuis 1975 accède aux plus hautes charges de l’État en vertu des mécanismes constitutionnels connus depuis la modification de la loi fondamentale intervenue en juin 1979. Quarante ans se sont écoulés.


Quelle que soit la borne historique choisie, et même si la référence aux fonctions présidentielles demeure prégnante, on ne peut que convenir d’une ascension fulgurante dans sa marche vers les cimes de l’État de celui qui, en octobre 2018, remportait sa septième élection présidentielle, après celles du 14 janvier 1984, du 24 avril 1988, du 11 octobre 1992, du 11 octobre 1997, du 11 octobre 2004, et du 9 octobre 2011.


Débuts mouvementés


Les débuts pourtant ne furent guère faciles pour Paul Biya, fraîchement porté à la tête de l’État, ce 6 novembre 1982. Une succession de crises. La première éclate en 1983, lorsque s’impose dans le débat politique la question de la primauté du parti sur l’État, ou l’inverse. Ahmadou Ahidjo, qui n’est plus président de la République, garde néanmoins les rênes de l’Union nationale camerounaise (UNC, parti unique) et prétend qu’il revient à l’État d’appliquer la politique arrêtée par cette formation politique. Ce à quoi Paul Biya rétorque que c’est à l’État (à son chef) de définir la politique de la Nation.

La joute est vive. Et conduit le tout nouveau président à poser deux actes d’une portée politique majeure : l’organisation de l’élection présidentielle du 14 janvier 1984 pour s’offrir une légitimité par voie de vote, et son élection au poste de président de l’UNC le 14 septembre de la même année, qui lui permet de contrôler le parti. Or, entre les deux dates, survient, le 6 avril, une tentative de coup d’État, conduite par des éléments de ce qui est alors la « garde républicaine », majoritairement issus de la partie septentrionale du pays et présentés comme les partisans d’Ahmadou Ahidjo.


Ce-dernier, se confiant en janvier 1983 au journaliste Henri Bandolo, auteur du désormais classique La flamme et la fumée paru en 1986, n’avait pas tari d’éloges pour son successeur. « Je fais entièrement confiance au président Paul Biya. C’est moi qui l’ai formé aux plus hautes responsabilités de l’État. Il a travaillé 15 ans à mes côtés de façon loyale et irréprochable. C’est, en outre, un grand patriote. Je sais qu’il saura défendre les intérêts de notre pays. Je l’avais nommé Premier ministre parce qu’il avait toute ma confiance. Et je lui ai renouvelé cette confiance en lui passant le relais à la tête de l’État.


Je l’ai fait au mieux des intérêts de notre pays. Il le méritait. Il m’a été fidèle et loyal. C’est un homme honnête, intègre et compétent. Je le connais mieux que personne », martelait, alors, le chef de l’État démissionnaire


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