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EXCLUSIF: 'Atanga Nji veut massacrer les Camerounais en silence'

Christophe Bobiokono est journaliste et directeur de publication de l’Hebdomadaire Kalara. Il réagit ici à la dernière sortie du ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji qui a menacé de fermer les ONG et les médias soupçonnés d’être des outils de déstabilisation du Cameroun.


Si vous distinguez les médias des ONG dans ce qui est en cause, par nombrilisme ou égoïsme professionnel, vous n’avez rien compris. Pour des personnages comme M. Atanga Nji, l’objectif est clair: obtenir de massacrer les Camerounais sans qu’il puisse y avoir quelqu’un pour tousser. C’est tout. Il ne faudrait pas qu’il y ait ce chien de garde qui alerte de la présence d’un danger. t puis, soyons moins perroquets: vérifions un peu ce qui est dit sur les ONG, surtout celles du niveau de HRW et Amnesty. En faisant un tour sur le site Internet de chacune, on constate sans la moindre difficulté que leurs alertes ou communiqués ne concernent pas que les violences imputées à l’Armée camerounaise. Il y a des communiqués entiers consacrés aux atrocités imputées au miliciens séparatistes. C’est visible comme le nez sur le visage. Il y a des communiqués dans lesquels Ambazoniens et FDS – Forces de défense et de sécurité – sont interpellés.

Mais, pour qui a une petite culture des Droits de l’Homme, je ne parle pas de ces agrégés de Droit farfelus qui se prennent pour des experts du domaine, il est totalement utopique de penser que le niveau des interpellations dirigées contre les Etats, j’allais dire les Gouvernements, peut être identique à ce qui est reproché aux milices privées. Pour une raison simple: les Gouvernements sont porteurs D’OBLIGATIONS en matière de respect des Droits Humains. Alors que les miliciens, terroristes si vous voulez, sont porteurs de DROITS comme tous les autres citoyens. C’est l’Etat qui est garant, à travers sa gouvernance, du respect des DH dans un territoire. C’est l’Etat qui prend des engagements internationaux à travers les traités et conventions internationales, pour assurer la protection des civils en toute circonstance, mais plus encore, en période de crises sanglantes, de guerre. C’est l’État qui est interpellé en premier en cas de dérives. L’ Armée d’un pays a, aux yeux des citoyens avertis – je ne parle pas des agrégés farfelus et affamés – et de la Communauté internationale, plus de responsabilité dans la protection des Droits humains qu’une milice. Les journalistes et les ONG ne commettent donc aucune faute en mettant à chaque fois l’Etat ou le Gouvernement devant ses responsabilités qu’on peut même qualifier de contractuelles, au regard des engagements internationaux.

Le regard des médias devrait d’ailleurs être plus perspicace au sujet de la politique de l’État en matière de protection des Droits humains . Observez bien ce qu’est devenue la CNDHL – Commission Nationale des Droits de l Homme et des Libertés- depuis le déclenchement de la crise du NoSo: incapable de mener par elle-même une enquête, même dans les cas les plus graves. L’attribution des ressources au travers du budget de l’État est telle que la Commission a de la peine, j’allais dire qu’elle est dans l’impossibilité matérielle de faire quoi que ce soit d’important. Elle peine déjà à tenir dans l’année ses deux sessions statutaires lorsque des institutions à mes yeux moins importantes comme la Commission du bilinguisme et du multiculturalisme vivent dans l’opulence. Dans un moment où on prône le dialogue, la CNDHL ne peut même pas aller rencontrer Ayuk Tabe – leader séparatiste emprisonné à Yaoundé- pour tenter une médiation – ce qui fait partie de ses prérogatives – pour ne citer que ce cas-là, si cela ne participe pas de la volonté du ministre de la Défense ou du ministre de la Justice. La CNDHL n’a jamais été en mesure de rencontrer Maurice Kamto et les siens – alors qu ils étaient en prison à la suite de manifestations non déclarées… Tout cela se fait en violation flagrante de la loi organique de la Commission. Je l’écris ici par devoir moral, en ma qualité de Membre représentant les médias privés au sein de cette commission, parce qu’il me semble, avec les déclarations d’hier – de Paul Atanga Nji menaçant de fermer ONG et médias-, que notre pays, j’allais dire certains acteurs notamment gouvernementaux, n’hésitent plus à franchir la ligne rouge…C’est l’État qui est interpellé en premier en cas de dérives. L’ Armée d’un pays a, aux yeux des citoyens avertis – je ne parle pas des agrégés farfelus et affamés – et de la Communauté internationale, plus de responsabilité dans la protection des Droits humains qu’une milice. Les journalistes et les ONG ne commettent donc aucune faute en mettant à chaque fois l’Etat ou le Gouvernement devant ses responsabilités qu’on peut même qualifier de contractuelles, au regard des engagements internationaux. Le regard des médias devrait d’ailleurs être plus perspicace au sujet de la politique de l’État en matière de protection des Droits humains . Observez bien ce qu’est devenue la CNDHL – Commission Nationale des Droits de l Homme et des Libertés- depuis le déclenchement de la crise du NoSo: incapable de mener par elle-même une enquête, même dans les cas les plus graves. L’attribution des ressources au travers du budget de l’État est telle que la Commission a de la peine, j’allais dire qu’elle est dans l’impossibilité matérielle de faire quoi que ce soit d’important. Elle peine déjà à tenir dans l’année ses deux sessions statutaires lorsque des institutions à mes yeux moins importantes comme la Commission du bilinguisme et du multiculturalisme vivent dans l’opulence. Dans un moment où on prône le dialogue, la CNDHL ne peut même pas aller rencontrer Ayuk Tabe – leader séparatiste emprisonné à Yaoundé- pour tenter une médiation – ce qui fait partie de ses prérogatives – pour ne citer que ce cas-là, si cela ne participe pas de la volonté du ministre de la Défense ou du ministre de la Justice. La CNDHL n’a jamais été en mesure de rencontrer Maurice Kamto et les siens – alors qu ils étaient en prison à la suite de manifestations non déclarées… Tout cela se fait en violation flagrante de la loi organique de la Commission. Je l’écris ici par devoir moral, en ma qualité de Membre représentant les médias privés au sein de cette commission, parce qu’il me semble, avec les déclarations d’hier – de Paul Atanga Nji menaçant de fermer ONG et médias-, que notre pays, j’allais dire certains acteurs notamment gouvernementaux, n’hésitent plus à franchir la ligne rouge…


Source: cameroonweb.com

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